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L'objet à la mode semble moins nocif et permet aux fumeurs d'arrêter, d'après l'étude menée depuis un an par une tabacologue et un pneumologue de Périgueux

La cigarette électronique ? "C'est une technique supplémentaire que les pouvoirs publics et les personnels de santé devraient donner en conseil", explique Jacques Granger, pneumologue au centre hospitalier de Périgueux. Alors que la ministre de Santé vient de commander une "évaluation" des risques de ces "vapoteuses" à la mode, ce spécialiste périgourdin boucle une étude qu'il a mené de sa propre initiative, faute d'enquête nationale.

Cette enquête a été lancée il y a presque un an, avec l'aide de la Caisse primaire d'assurance-maladie de la Dordogne et du Dr Brigitte Cornette, tabacologue au centre d'examen de santé de Périgueux. 100 fumeurs qui ne désiraient pas arrêter de fumer ont accepté d'utiliser une cigarette électronique durant au moins trois mois. Et surprise : 8% des participants qui ont suivi le protocole jusqu'au bout ont vu "leur état de santé s'améliorer", indique Jacques Granger, et ont finalement souhaité arrêter. 61% ont réduit leur consommation de cigarettes classique de moitié et 34% n'ont pas ressenti de manque.

Pour Jacques Granger, il était "invraisemblable" qu'aucun médecin ne soit formé à l'apparition du nouvel objet. Et fort de son étude, il n'en dit que du bien : l'e-cigarette ne contiendrait aucun produit dangereux, à part certains agents de goût, mais aurait surtout pour avantage l'absence d'oxyde de carbone, de combustion et, surtout, des milliers de produits nocifs du tabac classique. Il assure que la cigarette électronique "supprime le danger" pour ceux qui l'utilisent.

Le pneumologue convient toutefois que les utilisateurs de l'e-cigarette ne sont pas sevrés de la dépendance à l'objet, mais souligne que ce n'est pas son souci. C'est plutôt celui des tabacologues, qui luttent contre la dépendance. "En tant que pneumologue pendant 35 ans, j'ai vu que le problème principal des maladies respiratoires est lié au tabagisme. La situation ne s'est jamais améliorée : 65000 morts par an, c'est énorme."

De son côté, le Dr Cornette explique que l'étude a montré "une amélioration tangible des capacités respiratoires" des utilisateurs de cigarettes électroniques. "On peut dire que cela n'a pas aggravé les choses." "Il faut maintenant une étude à grande échelle pour absolument prouver qu'il y a une diminution des risques."